On parle souvent de stress oxydatif, sans toujours savoir ce que ce mot signifie vraiment. Pourtant, c’est un phénomène très concret, qui joue un rôle clé dans la récupération, la forme et même la santé à long terme du cheval.
Au sein des cellules, il y a en permanence des réactions dans l’organisme qui provoquent des transferts d’électrons entre les molécules.
Les réactions sont en général bien orchestrées, de manière à ce que chaque molécule (celle qui a perdu des électrons et celle qui en a gagné) maintienne la répartition de ces électrons et reste stable.
Une partie des transferts d’électron lors des réactions intracellulaires sont interrompus car l’électron interagit avec un atome d’oxygène qui “croise son chemin”. L’atome d’oxygène “vole” donc un électron qui était destiné à une molécule.
L’électron capté de manière imprévue est non apparié, rendant l’atome d’oxygène instable et le transformant en radical libre. Pour apparier son électron “célibataire”, ce dernier va chercher à s’équilibrer en arrachant un électron à une molécule, qui deviendra à son tour un radical libre, et ainsi de suite. Le risque est de provoquer des dommages cellulaires. C’est pourquoi l’organisme dispose naturellement de mécanismes antioxydants pour capter, neutraliser et éliminer rapidement les radicaux libres lorsqu’ils se forment.
Dans des conditions où les réactions sont beaucoup plus nombreuses - réactions immunitaires, efforts physiques, gestation - cela fait statistiquement beaucoup plus de cas d’électrons “captés par erreur” ayant donné naissance à des radicaux libres. Les défenses antioxydantes peuvent se trouver dépassées. C’est cette situation que l’on appelle “stress oxydatif”.
Dans ce cas, les altérations cellulaires peuvent avoir diverses conséquences : vieillissement des tissus, moindre résistance aux infections, tumeurs, troubles reproducteurs, malformations …
L’organisme n’est pas sans solution : il peut obtenir un supplément d’antioxydants d’origine alimentaire. Les différentes herbes fourragères sont de bonnes sources d’antioxydants.
Lorsque les chevaux sont nourris au foin ou que leurs besoins sont particulièrement élevés - maladie, allergie, travail, forte chaleur, grand froid, gestation - il est important de veiller à combler les apports, en particulier :
Astuce
Si on ne peut plus augmenter les apports caloriques / énergétiques ou que la ration risque d’être trop amidonnée, on peut se tourner vers une source naturelle d’antioxydants qui présente de plus l’avantage de ne pas déséquilibrer la ration : les plantes dites aromatiques et médicinales, riches en polyphénols.
Lorsque l’accès à l’herbe est restreint (boxe-paddock / paddock h24 / hébergement sur piste), les apports en polyphénols sont réduits. Le cheval peut éventuellement accéder à quelques plantes sauvages au paddock (celles qu’on appelle mauvaises herbes), mais elles ont généralement servi de dépolluants pour nos sols souvent perturbés, et risquent de générer autant de radicaux libres qu’elles ne vont en éliminer.
Une stratégie solide pour apporter suffisamment d’antioxydants peut donc être de bien veiller d’abord à ce que les besoins alimentaires soient satisfaits, puis de supplémenter, surtout en hiver, avec des compléments riches en polyphénols.
Exemples : Menthe poivrée, baies (aronia, cynorrhodon, myrtille), curcuma (+ huile ou fenugrec), vigne rouge, cassis feuilles, myrtille feuilles …
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