La fourbure est un problème fréquent, dont tous les cavaliers ont déjà entendu parler. Nous croyons souvent que seuls les poneys sont concernés mais ce n'est pas exact. Si les équidés dit "robustes" (poneys, ânes, races rustiques) sont davantage touchés, tous les chevaux peuvent être concernés. C'est l'affection la plus fréquente chez l'âne et une cause de mortalité importante chez les équidés en général.
Pour résoudre un problème de santé, il importe toujours d'avoir une action sur :
Nous allons donc voir de quelle manière la fourbure se manifeste, ce qui la provoque et ce qui favorise son apparition. Pour chaque point, nous déterminerons les mesures adaptées pour aider l'équidé fourbu ou à risque.
La fourbure se traduit par une inflammation à l'intérieur du pied qui perturbe gravement le fonctionnement de celui-ci et altère son anatomie.
Au niveau osseux, le pied se termine par une phalange située à l'intérieur du sabot. Celle-ci est "suspendue" dans la boîte cornée et reliée à la paroi par des tissus particuliers. Ce sont eux dont la structure est altérée par l'inflammation en cas de fourbure.
La phalange va alors basculer car elle n'est plus "accrochée" à la paroi, mais reste reliée au tendon fléchisseur du doigt profond qui exerce une traction lors des déplacements. Si la dégradation des tissus se poursuit, la phalange va amorcer une descente dans le pied, qui peut se conclure par une perforation de la sole.
L'urgence est d'arrêter l'inflammation et la congestion des tissus du pied pour que la phalange reste à sa place. Cela se fait généralement en s'assurant que l'équidé se déplace, en adaptant son alimentation, et en ayant recours à des aliments complémentaires spécifiques. En cas de fourbure aigüe, votre vétérinaire jugera certainement nécessaire de prescrire des médicaments pour arrêter l'inflammation.
Lorsque la structure du pied a été altérée, il est possible jusqu'à un certain stade d'intervenir pour sauver le pied du cheval, notamment en faisant appel à un professionnel du sabot formé à résoudre ce type de problème.
Il est essentiel de ne pas attendre ou laisser la fourbure réapparaître chaque année, au risque que le pied soit irrémédiablement abimé, que l'équidé ne puisse plus jamais se déplacer sans souffrir et se retrouve condamné.
Si la fourbure est prise en charge à temps, l'inflammation disparaît sans dommage irréversible. Mais encore faut-il pour cela la reconnaître dès les premiers signes.
La fourbure est très douloureuse, et entraîne une gêne locomotrice. Toutefois, les équidés sont parfois peu démonstratifs lorsqu'ils souffrent, ce qui peut rendre certains diagnostics tardifs. Il faudrait idéalement repérer la douleur dans les déplacements dès ses prémices :
Une fois par semaine, faîtes-vous filmer pendant que vous faites marcher et trotter votre équidé sur sol dur en traçant des "8" de plus en plus serrés. Un début de fourbure mettra votre équidé en difficulté sur cet exercice et une gêne discrète sera plus facile à repérer.
Faites également marcher et trotter l'équidé en ligne droite sur un sol "résonnant" (béton par exemple) et écoutez attentivement. Vous devez entendre un "clap clap clap clap..." régulier.
Le galop masque la plupart des boiteries. Il est donc inutile d'observer l'équidé à cette allure. En revanche, l'absence inhabituelle de départ au galop au pré comme au travail peut indiquer une gêne locomotrice.
Vous pouvez détecter l'inflammation des sabots au toucher : un ou plusieurs pieds vous semblent plus chauds.
En manipulant le boulet et le pâturon, vous sentez le sang pulser avec force.
Votre équidé peut présenter de plus en plus de symptômes de maladie et de souffrance : fièvre, transpiration, accélération du rythme cardiaque, muqueuses des yeux particulièrement rouge, ...
La position campée du cheval fourbu est différente selon que le membre touché soit un antérieur ou un postérieur.
Traiter les symptômes sans se préoccuper des causes ne fera pas disparaître définitivement le problème. Il faut donc trouver l'origine de la fourbure.
Un choc, un changement de parage ou de ferrage, trop de travail sur sol dur, trop de poids sur les pieds, une immobilité prolongée, une compensation liée à une autre douleur.
Solutions :
Celui-ci peut être d'origine :
→ Alimentaire : trop de nourriture, changement de nourriture, transition alimentaire courte, nourriture riche, aliment inadapté (cheval échappé ...).
Solution :
→ Endocrinienne : équidés prédisposés à cause de divers troubles et syndromes (cushing, SME ...).
Solution : Faire examiner l'équidé en cas de surpoids toujours excessif malgré une alimentation très raisonnable, surtout si d'autres symptômes sont observés : mue difficile, transpiration excessive, malaises, mauvaise fertilité...
→ Certains médicaments fortement dosés et/ou administrés de manière prolongée ou certaines maladies peuvent également entraîner des fourbures.
Outre les causes possibles mentionnées ci-dessus, certains facteurs de risque doivent conduire à une vigilance accrue.
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